Le Gwoka

La culture du Gwoka reconnue au patrimoine mondial immatériel de l’humanité par l’unesco

Edmony Krater présente le ka

Edmony KraterLe Gwoka est inscrit le 26 novembre 2014 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Une inscription qui comprend à la fois la musique, les chants et les danses représentatifs de l’identité guadeloupéenne.

Pour Edmony Krater, titulaire du diplôme d’Etat de percussions traditionnelles et professeur de percussions au Conservatoire de Montauban et aux yeux de tous ceux pour qui cette musique possède un sens profond, l’heure est à la reconnaissance. «  … Une reconnaissance internationale, la plus prisée de toutes, de trois formes combinées d’expression culturelle et artistique, associant la musique, le chant et la danse » déclare Philippe Lalliot, ambassadeur de France auprès de l’UNESCO.

Car le Gwoka est pratiqué par toutes les composantes ethniques et religieuses de la société guadeloupéenne. Il marque les temps forts de la vie quotidienne ainsi que les manifestations festives, culturelles et profanes. Avec la danse rituelle du tambour royal du Burundi, mais aussi la Capoeira du Brésil, ou le Maloya inscrit en 2009, ces derniers également hérités des résistances culturelles à l’esclavage, l’UNESCO consacre le rôle de Patrimoine vivant à des pratiques culturelles précieuses qui irriguent en même temps la création contemporaine.

En 1996, Edmony Krater, auteur, compositeur, percussionniste reçoit son diplôme d’Etat en percussions traditionnelles du Conservatoire de Lyon. La rencontre avec Jean-Marc Andrieu, directeur du Conservatoire de Montauban, spécialiste de la musique baroque et très ouvert sur les musiques du monde sera décisive. En 1999, enthousiasmé par le langage des tambours afro-caribéens, J-M Andrieu crée une classe de percussions Ka où Edmony Krater va enseigner cet univers musical. Depuis 2001, plusieurs spectacles de danse, de musique et de théâtre sont montées à Montauban et par plusieurs compagnies au Québec, en Belgique, …Gwoka

Depuis son enfance en Guadeloupe, E. Krater a écouté les joueurs de Ka; Christen, Sopta, Délos et Marcel Lollia dit Vélo et joué avec l’une des voix contemporaines du chant gwoka: Guy Konket. Il a appartenu à l’un des groupes phares Gwakasonné, à la fin des années 70, partie prenante du mouvement culturel et musical qui a su incorporer les instruments modernes à une pratique ancestrale. En effet si le Ka est à l’origine un instrument de communication entre esclaves, il est demeuré omniprésent dans la vie sociale.

En quête d’une transmission de cette culture, E. Krater a coécrit avec le peintre et auteur Piotr Barsony, un cd livre TANBOU, qui conte l’histoire du tambour Ka, édité par le Seuil-Jeunesse en 2000, et récompensé par le prix Octogone et le prix francophone de l’Education Nationale. Son enseignement au Conservatoire de Montauban, diffuse, enrichit, dévoile et valorise encore un répertoire encore méconnu.